Ahmed : 35 ans au service de l’ALTIR

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Ahmed : 35 ans au service de l’ALTIR

A l’occasion de ses 35 ans de travail à l’ALTIR, Ahmed, patient et salarié, revient sur son parcours. A travers son témoignage, c’est l’histoire de l’association et toute son évolution durant plus de trois décennies qui est évoquée.

Du statut d’insuffisant rénal à celui de salarié…

J’ai débuté la dialyse en 1981, j’étais alors âgé de 18 ans. A l’époque, les locaux de l’ALTIR se situaient à l’hôpital central au 1er étage, au centre ville de Nancy. Au rez-de-chaussée, il y avait les locaux de dialyse de l’hôpital. J’ai commencé par la technique de dialyse péritonéale en attendant que ma fistule se développe, je faisais 3 séances de 12h en dialyse péritonéale automatisée. Ensuite, c’est le Dr Chanliau, médecin directeur de l’ALTIR, qui est venu me chercher pour faire partie des patients formés pour intégrer un des premiers centres d’auto-dialyse, au Haut-du-Lièvre, dans un quartier populaire nancéien, en dehors de tout service hospitalier. C’était un des premiers de la région ! J’avais alors 21 ans. Comme je m’intéressais beaucoup à la dialyse et que je montrais sûrement ma motivation, le Dr Chanliau m’a alors proposé un poste en 1985, en qualité de salarié au sein de l’auto-dialyse. Ce fût une réelle opportunité pour moi !

Photo ci dessus : Ahmed à droite avec Dr Chanliau au centre et deux techniciens Jean-Marie et Michel (1993)

Un poste sur mesure

Mes missions en ces temps là, étaient variées, je travaillais avec les infirmiers libéraux, je mettais le traitement d’eau en route, …. Tout se passait parfaitement bien, les patients me faisaient confiance, j’étais proche d’eux et les accompagnait lors des soins. C’était une période où la réglementation était plus souple, plus libre. Je travaillais le matin. Le soir, je retrouvais mon pote Alain pour la dialyse, on pouvait fumer en séance en regardant des cassettes vidéos ! Au départ nous n’étions que 8 patients, puis, l’activité a augmenté jusqu’à 28 patients. En 1998, nous avons déménagé du Haut-du-Lièvre vers le site Saint-Jacques à Maxéville, en périphérie de Nancy, dans des locaux plus spacieux car nous passions de 28 à 40 patients.

Il y a eu également la période où je m’occupais des installations de Dialyse Péritonéale, j’étais chargé d’amener le matériel aux domiciles des patients, en collaboration avec le service pharmacie qui organisait mes déplacements en fonction de l’activité. Je partais le matin dans les Vosges, l’après-midi je parcourais la Meuse. Je m’occupais aussi d’achats non médicaux, du petit matériel pour la dialyse péritonéale, comme les minuteurs par exemple.

Aujourd’hui, mes missions sont exclusivement administratives.

Un homme aux fortes valeurs

Côté professionnel, j’ai toujours accordé beaucoup d’importance au relationnel avec les autres patients. Je pense que mon expérience en tant que « dialysé » pouvait les aider à ne pas baisser les bras car ils voyaient que l’on pouvait concilier dialyse et travail. Certains pouvaient même être étonnés quand ils apprenaient que j’étais moi aussi dialysé, du coup, j’étais écouté car j’avais une certaine expérience. Il y a beaucoup d’humain dans mon parcours professionnel. Avec les patients, on partageait énormément de choses. J’ai toujours voulu continuer à travailler, pour moi, c’est très important socialement et surtout pour montrer l’exemple à mes enfants, j’ai quatre enfants, mes  filles ont 23 ans, 21 ans, 19 ans et mon fils a 15 ans. 

D’autre part, côté personnel, J’ai toujours été actif. J’ai joué au foot, j’ai fait partie d’une équipe, cela permet aussi de montrer que l’on peut faire du sport quand on est dialysé. A la fois, Il faut dire que je n’ai pas été très chanceux en termes de greffe, mes quatre épisodes de greffe ont duré très peu de temps. Et puis, il y a aussi les vacances, la Tunisie pour voir la famille, la France pour visiter le Nord, l’Auvergne….

Un pincement de nostalgie

Actuellement, j’ai une certaine nostalgie, l’ALTIR a beaucoup évolué, je vis un contraste important entre 8 patients au départ et 13 centres en Lorraine avec 500 patients désormais. Quand j’ai commencé dans les locaux de l’hôpital Central à Nancy, le papier peint tombait du mur… Aujourd’hui je travaille et dialyse sur le site de Champelle, à Vandoeuvre les Nancy, les chambres ont seulement deux lits et sont équipées de climatisation !

Evidemment, j’ai toujours passé beaucoup de temps à l’ALTIR, entre le temps de dialyse et le temps de travail, alors l’ALTIR c’est une deuxième famille.

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