L’insuffisance rénale face au Covid-19
La pandémie de Covid-19 que nous connaissons fragilise plus particulièrement les insuffisants rénaux par ses effets connus sur les reins, par la surexposition des dialysés et par l’immunodépression des greffés.
Si tous doivent respecter les consignes de précaution et de confinement, les greffés doivent faire encore plus attention que la population générale. C’est pourquoi au CHU de Nancy, les consultations se font par téléphone ou sont suspendues.
Quant aux dialysés en centre, leurs déplacements sont vitaux mais accentuent le risque de contamination. Pendant la dialyse, le confinement n’est pas possible et la suppléance accroit la fragilité des patients. A l’ALTIR, les patients sont munis de masque dès leur arrivée dans les centres ; et les personnels soignants le sont aussi. La protection des patients est donc optimale en dialyse.
Sans la chaîne de personnels soignants et paramédicaux,
l’issue serait fatale pour les dialysés.
France Rein Lorraine tient à saluer l’engagement de tous : infirmier.es, médecins, néphrologues mais aussi personnels paramédicaux, techniques, de ménages et ambulanciers dans cette période.
Tous ces personnels remplissent pleinement leurs missions avec abnégation et empathie. Mais, ils veulent aussi protéger leur vie et celles des autres en ayant à leur disposition tous les moyens nécessaires.
Or, dans certains établissements, il commence à y avoir pénurie de matériel de protection pour eux-mêmes comme pour les patients.
L’heure n’est pas à la polémique, mais après cette crise, il faudra penser à la valorisation des différents personnels et pas que financière, à la place des patients dans la démocratie sanitaire, valoriser ce qui a fonctionné mais aussi revenir sur les dysfonctionnements et apporter les corrections.
Il faudra également développer la prévention et l’Education Thérapeutique du Patient (ETP).
Il semblerait que les insuffisants rénaux en suppléance (greffe et dialyse) respectent mieux les consignes et c’est certainement dû à leur implication dans les programmes d’ETP mis en place en partenariat avec France Rein Lorraine.
La question des aidants ne pourra plus être accessoire. Cette période a montré qu’absolument rien n’était prévu en matière de prise en compte des conjoints de dialysés et greffés, pourtant immunodéprimés ! Les politiques mises en place mettent en danger les insuffisants rénaux par absence de prise en charge du conjoint qui doit continuer à travailler.
Lorsque l’après crise viendra, France Rein Lorraine et ses associations départementales seront exigeants pour faire entendre la voix des insuffisants rénaux pour un modèle de développement humain durable comprenant les conditions de l’accès à la santé pour tous.
Mais, aujourd’hui, nous réitérons nos remerciements et notre soutien à tous les personnels qui continuent, dans des conditions difficiles, à maintenir une prise en charge de qualité des patients insuffisants rénaux.