Chauffeur livreur : un métier vu à la loupe !

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Chauffeur livreur : un métier vu à la loupe !

David, Jessy et Tony forment l’équipe des chauffeurs livreurs de l’Altir. Nous les avons accompagnés durant une journée de travail. Chaque jour , ils sillonnent la Lorraine de part et d’autre pour apporter à nos patients les produits, médicaments et dispositifs médicaux nécessaires pour mener à bien leur traitement. Maillon essentiel et lien authentique entre l’association Altir et le patient, leur rôle est encore trop souvent méconnu.

Une organisation et un travail d’équipe

Il est 7 heures du matin dans le magasin de la pharmacie. Après un premier café noir avalé, les chauffeurs ont en mains leur feuille de route et organisent les derniers détails de leurs tournées respectives. C’est Martine, la préparatrice en pharmacie, qui a orchestré les livraisons selon les besoins des patients, les prescriptions médicales et leur situation géographique. Elle a tenté d’optimiser au mieux ce casse-tête monumental et privilégie toujours l’intérêt et le confort du patient. Il arrive que cela génère des trajets multiples, d’autant que les événements évoluent au jour le jour (patient hospitalisé, modification de traitement, rupture de stock chez le fournisseur…) Ainsi, les chauffeurs ont pu prendre connaissance de leur planning de travail la veille. Cette fois-ci , Jessy a pu préparer son camion par avance ; Tony et David, quant à eux, s’attellent au chargement du leur, toutes les commandes ayant été minutieusement préparées par Patrick et Axel, les deux magasiniers.

Depuis janvier, les chauffeurs ont pris l’habitude de travailler par roulement, afin d’être deux pour les livraisons délicates (étages sans ascenceur, volume important…) et être seul pour celles plus faciles. Ce nouveau mode de fonctionnement leur permet d’équilibrer aussi les tournées, que ce ne soit pas toujours le même qui soit seul ou qui ait en charge certaines adresses.

Les chargements sont prêts, les derniers contrôles effectués, les seringues d’EPO vérifiées sont transportées dans les glacières conformes au respect de la chaîne du froid. Le niveau de carburant est bon, le GPS est programmé. Dans l’habitacle, la musique américaine ronronne déjà. On démarre.

Des aléas et des contraintes

Moins d’un kilomètre plus loin, ralentissement et bouchon. Un accident vient d’avoir lieu. Cet aléa fait partie des nombreux imprévus que les chauffeurs livreurs doivent gérer. Retards, pannes et incidents sur la route. Météo incertaine, neige, verglas…Stationnement impossible devant le lieu de livraison qui s’ajoute aux couloirs, escaliers, chemins et autres circuits à emprunter jusqu’à la pièce où ils vont venir déposer leur tonne de marchandises. Car chez les chauffeurs, les cartons deviennent des kilos qui se transforment très vite en tonnes…

Bien sur, il y a les villas de campagne où le stationnement est possible devant le garage et où la livraison s’effectue de plain pied. Mais il y a aussi les immeubles de ville, nichés au fond d’une cour, accessibles par un porche et au 4eme étage sans ascenceur.

Les livraisons dans nos antennes de dialyse apportent aussi leur lot de difficultés. Le nombre de patients est en nette augmentation mais les locaux, eux, ne grandissent pas. Les réserves deviennent trop petites pour le consommable dont les infirmier(e)s et les patients ont besoin. Il faut alors y aller plus souvent pour compenser le manque de place et cela rend certaines tournées de plus en plus lourdes, d’autant que notre secteur déborde maintenant de la Lorraine.

Petites joies…

Malgré tous ces aléas, nous confie Jessy, je trouve mon travail extraordinaire. J’organise ma journée comme je l’entends. Je n’ai pas la pression d’une hiérarchie. Sur la route, on découvre des coins splendides. Un jour, je me suis retrouvé au bord d’un lac, près d’un chalet, dans un coin boisé splendide et magique. J’ai dit à mes collègues ce jour là que j’étais allé livrer au Canada ! En plus, je rencontre des gens supers, je vis des choses extraordinaires, j’ai un salaire moins important que dans l’usine où je travaillais avant mais j’ai une qualité de vie largement meilleure.

…et grands bonheurs !

Comme il l’a dit, la journée est, en effet, un enchaînement de rencontres, un véritable défilé de visages, le tout ponctué par les kilomètres et par les cartons qui valsent dans les maisons. A chaque arrêt, un sourire attend, les portes s’ouvrent, le café coule, les biscuits sortent des placards….Chez Mme X l’album photo attend sur la table, le petit fils a grandi. Chez Mr Z, il y a le téléphone à voir « j’arrive plus à le programmer, vous voulez pas jeter un oeil? » et Mr K, 80 ans qui saute dans le camion, prêt à se rendre utile…Les livreurs sont attendus et choyés, ils sont pour certains patients, un lien social important, une visite à soigner comme s’ils faisaient partie intégrante de la famille. Ils sont parfois l’oreille qui écoute les confidences, parfois les témoins d’une intimité et ils doivent jongler sans cesse entre l’amitié qui s’installe et la distance qu’il faut préserver. « Savoir rester à sa place » devient un enjeu délicat pour nos chauffeurs qui, chaque mois, frappent aux mêmes portes et suivent au plus près les hommes et femmes que nous soignons.